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Rencontres sur les piquets de grève

31/3/25 17:15

Retour du terrain : des voix de grévistes entendues sur les piquets du 31 mars.

En cette journée de grève générale, nous sommes allés à la rencontre des travailleuses et travailleurs mobilisés. Des piquets ont fleuri un peu partout, et si la présence physique n’était pas massive, les échanges ont été riches et révélateurs.

Dans le secteur de la logistique, les témoignages convergent. Chez ABB et Debliqui, la colère gronde : les pensions sont au cœur des préoccupations. Les réformes successives sont vécues comme une érosion continue des droits acquis. Le sentiment d’injustice est profond, surtout face à un pouvoir d’achat en berne. "Ce qu’on nous donne d’un côté, on le reprend dix fois de l’autre", résume un gréviste. Les travailleurs dénoncent le blocage des salaires et les pertes de droits liés aux prestations de nuit ou aux maladies de longue durée.

Chez Cofana, sur 53 travailleurs, 43 étaient en grève : un signe fort de mobilisation. Mais tous pointent la même difficulté : tenir sur la durée, malgré la pression économique.

À ORES, les délégués dénoncent un "changement des règles du jeu" en matière de pension, mettant en lumière une rupture de confiance vis-à-vis de l’État employeur. Chez Metubel, l’angoisse du chômage à un âge avancé s’ajoute à la fatigue sociale. Les réformes passées ne passent plus.

Une étudiante éducatrice spécialisée, venue en soutien avec son père, a marqué les esprits. Son engagement symbolise une solidarité intergénérationnelle rare et précieuse.

Enfin, un constat ressort : une forte présence des délégués syndicaux, mais peu d’affiliés à leurs côtés sur les piquets. Cela interroge sur le lien entre représentants et base, à l’heure où la mobilisation existe, mais où l’efficacité de l’action collective semble encore fragile.

Le 31 mars, c’était plus qu’un arrêt de travail. C’était une journée d’écoute, de colère, de doutes – mais aussi d’espoir.
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